A quelques jours de la fin du confinement (si tout va bien…), il est temps de faire le bilan. Sur les réseaux sociaux, et surtout sur le pire de tous (Linkedin), on parle d’avoir – ou non – “réussi son confinement”…
Errr… C’est-à-dire ?
Il est temps que ça s’arrête. Je ne sais pas pour vous, mais le confinement, moi, je n’en peux plus. Ah non, pas le confinement en lui-même : à dire vrai, travailler depuis la maison, en pyjama et sans soutif, loin de l’open-space, loin des collègues qui rigolent trop fort et qui font réchauffer leur gamelle de poisson dans le micro-ondes du service, c’est top. Côté vie sociale, avec les coronapéros, j’ai vu plus de gens pendant ces deux mois que pendant toute l’année 2020.
Mais j’ai l’impression d’être passée à côté de quelque chose.
Je me sens attaquée. Oui, attaquée ma bonne dame, par toutes les photos postées sur les réseaux sociaux. En voilà une qui poste la photo de son gâteau au chocolat mi-mousse mi-moelleux sur lit de pralin et glaçage à la noix de coco. En voilà un autre qui poste une énième photo post-séance de sport, où on peut compter les gouttes de sueur qui perlent après les 20 pompes et 50 abdos quotidiens. Et puis les deux-là, qui en ont profité pour détapisser tout le salon, poncer les murs et repeindre ? Ils m’énervent.
Je n’ai rien fait de tout ça. J’ai bien essayé d’apprendre l’espagnol, grâce à ces petites applications pour smartphone. Tout ce que je sais dire à présent, c’est “Disculpe mi espanol, acabo de empezar a estudiarlo” ou un truc du genre. J’ai bien essayé de faire régime, mais quand on enchaîne coronapéro sur coronapéro, difficile de résister aux rondelles de saucissons et aux chips. Je suis humaine ! Et apparemment, le Martini est plus calorique que de l’eau (ce qui est ridicule : c’est un liquide ! Comment un liquide peut-il être calorique ? Je crois qu’on nous ment). J’ai essayé de faire du yoga, mais je me suis fait super mal à l’épaule. J’ai bien fini de lire un livre, ça oui. Sauf que je l’avais commencé avant le confinement, et qu’en somme, trois mois pour lire un bouquin, c’est pas non plus un exploit. Et en parlant de livre, je n’ai pas écrit le mien, la fameuse autobiographie passionnante qui va me rendre riche notamment grâce aux revenus de l’adaptation au cinéma (j’ai pensé à Brie Larson pour jouer mon rôle).
Alors voilà. J – 5 avant le déconfinement, et c’est la déconfiture. Quoique. Il me reste cinq jours pour réaliser, moi aussi, quelque chose. Ça sera pas l’apprentissage d’une langue, ni l’écriture d’un livre, soyons réaliste. Je vais tenter la piste culinaire. Moi aussi je peux réussir un gâteau et poster une belle photo sur Instagram (faut dire que les filtres, ça fait tout). Ou alors une quiche. Une quiche lorraine. Ça doit être faisable, ça, non ? Trop risqué ? J’avais essayé une fois et elle était liquide. Des pâtes. Je vais faire des pâtes.
Je connais plein de monde qui ont fait ça, et qui ont fait du pain. Plein de pain. Du jour au lendemain c’était le Meilleur Boulanger de France partout… C’est bizarre comme il faut toujours “faire” quelque chose. Le confinement a “offert” du temps qu’on a pas d’habitude, pour certains ils fallait le rentabiliser… Mais d’autres ont juste décidé d’en profiter, et c’est pas plus mal ! xoxo
Ca me fait doucement rire cette idée d’avoir “réussi son confinement”. Je me suis retrouvée à bosser encore plus en remote qu’à mon bureau, résultat quand à 19h30/20h j’arrêtais, j’avais juste les miches vissées sur mon canapé à regarder Youtube ou jouer à Stardew Valley pour pouvoir me détendre.
J’ai fait des cookies ou des muffins le weekend, mais c’est quelque chose que je faisais aussi avant quand ça me prenait…
Est ce que j’ai réussi ou raté mon confinement ? Personne ne sait.