Bonjour cher lecteur(trice) !

Cela fait un moment que je voulais aborder ici un sujet qui me tient à cœur, mais qui peut faire peur… Mais heureusement, en 2017, on arrive enfin à en parler sans tabou (ou presque). Alors je te promets ici un article sans pudeur et je vais essayer de ne pas donner trop de détails (mal parti) car, Madame, Monsieur, aujourd’hui nous parlerons :

Pourquoi parler des règles ?
Parce que c’est en partie mon blog et j’écris sur ce que je veux, uhuh.
Mais aussi parce que ces satanées pubs pour les tampons et serviettes m’énervent à chaque fois que je les vois.

Bref. Juste ta gueule.

Eurydice me disait tout à l’heure que les pubs pour produits hygiéniques féminins étaient faites pour ne pas choquer les hommes. C’est tout à fait ça. Mais c’est aussi une des choses les plus débile du monde. Non mais sérieux, choquer les hommes. C’est avec ce genre de pubs, mais aussi de tabous, qu’au  21ième siècle on rencontre des hommes ne sachant pas comment fonctionne l’appareil reproducteur féminin, et sont écœurés, voire dégoûtés des règles. C’est ce qu’à pu démontrer un article dans Biba du mois d’août, dont le contenu ahurissant a été tweeté par une internaute et relayé par Buzzfeed. Totalement déprimant.

Pendant ce temps 80% des femmes qui voient ces pubs se disent : mais bien sûr, ! … Et les adolescentes qui attendent leur règles avec plus ou moins d’appréhension se disent : ah pas besoin de s’inquiéter, trop facile à vivre !! Et ensuite elles sont frappées de plein fouet par… La puberté !

Honnêtement je connais très très peu de femmes qui vivent leurs règles comme un conte de fée publicitaire. Je ne dis pas que ça n’existe pas, non, je dis juste qu’elles sont peu et qu’elles ont énormément de chance.
Pour ma part, je l’ai longtemps très mal vécu, physiquement et psychologiquement. Irma, (si vous ne connaissez pas la référence je vous invite à regarder cet épisode de The IT Crowd) (c’est d’autant plus perturbant vu les actualités, j’avoue) est venue en visite pour la première fois à l’âge de 9 ans et demi. J’étais à l’école primaire et je dois avouer qu’avec le recul je l’ai très mal vécu.
Alors qu’on pourrait imaginer qu’à cet âge, les pertes pourraient être petites et sans douleurs. Pour moi cela s’apparentait plutôt aux chutes du Niagara, accompagnée d’angines et de douleurs au ventre… Sans parler du dérèglement hormonal qui me faisait avoir mes règles pendant 2 semaines ou plus, avec 2 semaines d’intervalle (et BIM ma réserve ovarienne !)
La plupart de mes copines étaient à peine formées et avaient l’air d’être des princesses miniatures, j’avais un peu l’impression d’être une ogresse :  grande, costaud et avec de la poitrine. Je repense souvent à cette période avec tristesse, car j’aurai dû parler de ce que je ressentais. A l’époque, le sujet était tabou et bien que mes parents aient toujours été ouverts sur le sujet et que je pouvais tout leur dire, je me sentais honteuse et souvent incomprise. Je me suis rendu compte de cela il y a peu de temps, quand j’ai appris à accepter Irma.

Bien des années plus tard, pendule réglée sur 24 jours. Jo et moi essayons d’avoir un “mini-nous” et tous les mois c’est le roulement de tambour. Enfin plus ou moins. J’apprends à connaître mon corps et les signes de mon cycle, ce qui n’est pas une mince affaire.

Souvent autour de la période d’ovulation, il y a les douleurs, les gonflements de la poitrine et autres aléas… Mais quelques jours avant le débarquement des anglais (ahaa funfact : j’ai compris cette référence que récemment, oui je suis nulle en histoire) mon humeur change… Un jour une copine a dit : “c’est comme si j’étais morte de l’intérieur”. C’est bien ça. Je vois tout en noir et je me sens dans une profonde détresse, je pleure pour un rien (des poignées de porte, aux pubs télé) et tout m’énerve (les chats, l’appartement, le ménage pas fait, mon boulot, la couleur des fleurs) et aucune réaction n’est prévisible.

 

(VF : je ne sais pas ce que je fais émotionnellement)

Puis le 24ième jour arrive, jour qui annonce ce dont je me doutais :

(VF : pas enceinte)

C’est parti pour 6 jours… Donc en gros je passe 2 jours à mettre des serviettes hygiéniques de nuit tellement j’ai un flux important (non je ne suis pas encore passé à la cup), à mettre mes culottes “spéciales règles” (-> ce n’est pas un mythe !) pour moi des culottes qui maintiennent bien sans trop écraser mon ventre gonflé… De la sexitude je vous dis ! Et question vestimentaire, pas de pantalons blancs en vue non, jean, ou pantalons noirs et surtout des vestes longues par dessus en cas de fuite !!  Mais en gros j’ai  juste envie de rester chez moi et voir personne alors m’habiller… J’essaie juste d’avoir des tenues confortables. Encore quand rien de particulier est prévu, c’est bien ! J’ai une amie que je ne citerai pas qui à la poisse. A chaque fois qu’elle voyage, les menstrues arrivent ! Spéciale kassdédi :

L’autre joyeuseté des règles pendant ces 6 jours intenses, ce sont les crampes. Mal de ventre… Ou alors juste un énorme poids dessus. Une amie m’a dit un jour “j’ai l’impression qu’un gnome est suspendu à mes ovaires et qu’il essaie de les arracher”. Cela résume bien la sensation… Ça vous est déjà arrivé vous, la crampe inopinée en pleine conversation ou au milieu de la rue quand on marche ? On n’a pas l’air con hein ?

Ou le fameux moment où tu vas changer ta serviette hygiénique, tu restes assise sur tes toilettes comme une couillonne à attendre, c’est bon… On se lève, on se rhabille…. Et ras de marée !! Sérieusement ?

Tout ceci couplé à l’état psychologique d’avant règles qui se prolonge me donne envie d’errer habillée en jogging et de m’enrouler tel un maki dans mon plaid, manger du chocolat ou des chips, et bouder car je me sens grosse et fatiguée. Donc, NON !! Je n’irai pas faire la fête habillée d’une robe courte blanche moulante. Je n’irai pas faire de la plongée ou du trampoline parce que je porte une serviette Nana ! Non, je n’oublie pas mes règles et je ne souris pas comme une débile en pensant “ahahahah c’est ce moment du mois !! youpi”. Non. Moi je ressemble à ça :

Et je ne vais pas faire semblant d’aller bien, j’ai besoin d’exprimer que ça ne va pas, que mon corps me fait souffrir, et j’ai le DROIT de le dire.

Comme je le disais plus haut, cela fait quelques temps que je travaille sur l’acceptation de cette période. Cela fait partie de tout un processus que j’ai mis en place avec l’aide de plusieurs personnes pour apprendre à m’aimer entièrement. C’est un combat de tous les jours. Accepter mon corps et l’aimer, accepter ma personnalité, ses défauts et trouver des qualités. Accepter mes réussites et mes échecs, tirer des leçons et du positif de tout. Accepter ma féminité. Et les règles font partie de cela, comprendre comment mon corps fonctionne. Je commence à entrevoir le positif de ce cycle dont on ne retire souvent que le négatif.

Depuis deux mois j’ai décidé de vivre ces 6 jours du mois dans la bienveillance, à être plus attentive à mon corps et prendre soin de lui. J’ai été surprise de voir que j’avais beaucoup mieux vécu cette semaine. Même la fois dernière ou Irma m’a accompagné pour mon voyage à Paris et donc à Disney, j’avoue que je n’étais pas très heureuse, mais cela s’est plutôt bien passé. Une petite victoire sur de nombreuses j’espère ! Yeah me !

Source : Sarah’s Scribbles

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